Présentation de la réalisation des élèves par un des établissements à une journée du Master EGALES à Lyon2
Présentation ultérieure de la réalisation des élèves par un des établissements à une journée du Master EGALES à Lyon2

L’Association Française des Femmes Diplômées d’Université (AFFDU) organise chaque année, en partenariat avec l’Education Nationale, le concours des Olympes de la parole, qui a mobilisé deux collèges et trois lycées dans l’académie de Lyon.  Le sujet de cette année ? : «  En 2013, comment expliquez-vous que dans certaines filières et carrières scientifiques et technologiques, l’équilibre de la mixité ne soit pas complètement réalisé ? Vous proposerez des solutions pour corriger cette anomalie. » 
L’Institut EgaliGone a été sollicité pour la deuxième année par le Rectorat de Lyon pour faire partie du jury. Un engagement récompensé : les réalisations démontrent qu’il est possible d’intéresser et de sensibiliser les élèves à la place des femmes dans la société et à l’égalité entre les sexes.
Étaient dans le jury cette année : Florence Fioriti (Rectorat, Chargée de mission égalité des chances auprès de la rectrice de Lyon, SAIO), Danièle Bocquet (Rectorat, Assistante sociale conseillère technique de la rectrice), Claire Lachâtre (Service déconcentré du ministère des droits des femmes en Rhône-Alpes (délégation régionale aux droits des femmes et à l’égalité) et dans le Rhône (mission départementale aux droits des femmes et à l’égalité à la direction départementale de la cohésion sociale du Rhône)), et enfin Violaine Dutrop-Voutsinos (Présidente et fondatrice de l’Institut EgaliGone). Laurent Besson (Rectorat, SAIO), qui devait aussi faire partie du jury, a été excusé suite à une hospitalisation d’urgence (il va bien !). Enfin, deux étudiantes, Florence Françon et Julie Devif, en stage au rectorat et à EgaliGone, ont assisté à l’audition en tant qu’observatrices.

Les quatre membres du jury de cette édition 2012-2013 pour l’Académie de Lyon et ces deux étudiantes ont répondu à deux questions à l’issue de cette audition.

Qu’est-ce qui vous a le plus marqué dans les travaux restitués par les élèves des collèges et lycées ?

Florence Fioriti : Une analyse poussée dans leurs travaux, une richesse de propositions et des restitutions orales de grande qualité, originales et très rigoureuses. J’ai été impressionnée par l’intérêt extrêmement profond et sincère que ces élèves ont témoigné, exprimé pour la question de l’égalité entre les filles et les garçons, la maturité de leur réflexion. Je suis fière de nos collégien-n-es et lycée-n-n-es !

Danièle Bocquet  : le sérieux et la qualité de l’investissement des élèves. Certains travaux font preuve d’une grand originalité qui soulignent leur intérêt pour la thématique.

Claire Lachâtre : L’enthousiasme des participant.e.s, leur créativité, leur implication (pas de légendaire nonchalence adolescente…)  et la drôlerie des créations proposées. Je me dis (par excès d’utopisme?) que cette dynamique ne peut pas ne pas avoir laissé des traces, une prise de conscience plus pérenne…

Violaine Dutrop-Voutsinos : La fierté de présenter leur travail qu’ont semblé éprouver les participant.e.s (élèves et membres des équipes éducatives). Non seulement les réalisations étaient riches, créatives et intéressantes, mais les élèves ont paru prendre du plaisir à restituer leurs travaux collectivement, signe d’une aventure commune qui a été vécue. Il faut dire que créer des saynètes et les jouer, c’est plutôt motivant ! J’ai été impressionnée par le degré d’implication des enseignant.e.s et par la liberté de ton des jeunes lorsqu’il s’agit de mimer notre monde adulte. Et puis les élèves n’ont pas hésité à nous dire d’où ils-elles sont parti.e.s sur cette question en début d’année…

Florence Françon : Pendant les auditions, j’ai vraiment été impressionnée par la maturité des élèves et par leur prise de distance avec le sujet. Elles et ils ont su se l’approprier par un travail de recherche approfondi et en tirer une analyse claire et pertinente. Cela donne beaucoup d’espoir et d’optimisme !

Julie Devif : Ce qui m’a le plus marqué dans les travaux c’est surtout l’intérêt et la maturité dont les élèves ont fait preuve pour s’emparer de la question, ainsi que le lien qu’ils ont pu faire avec leur quotidien. Leurs diverses recherches étaient parfois celles qu’on attend pour un travail universitaire, comme l’a dit Florence.

A votre avis, quel intérêt présente ce concours pour les établissements qui s’en emparent ?

Florence Fioriti : A partir d’un travail en groupe, lors de séquences pédagogiques, cette question fondamentale de l’égalité entre les filles et les garçons, devient enfin transversale, comme elle doit l’être. Cela permet ainsi aux élèves accompagné-e-s de leurs enseignant-e-s de s’emparer d’une question de société au cours de ces séquences et d’ainsi apprendre à modifier leur vision des possibles, en déconstruisant les stéréotypes. Les choix d’orientation pourront ainsi se modifier au regard des travaux menés.

Danièle Bocquet : de pouvoir faire oeuvre commune au sein d’une classe , hors évaluation pédagogique, autour d’un thème qui de ce fait permet de fédérer l’ensemble du groupe. Plus largement, c’est ouvrir une fenêtre sur la question du genre au sein de l’établissement par la réalisation, la diffusion qui en est faite, sa valorisation.

Claire Lachâtre : Les Olympes de la parole permettent un travail pluridisciplinaire (lettres, sciences, culture générale, arts) et une dynamique de projet, toujours bénéfique pour les enseignant.e.s, les éléves et le climat scolaire compte tenu des rapports informels tissés à cette occasion et évidemment compte tenu du sujet traité. Bien sûr, il s’agit d’une charge de travail comme toute démarche projet mais elle est “amortie” quand le projet est réalisé au niveau d’un établissement (et pas porté par un ou une enseignant.e volontaire et isolé.e) et réitéré sur plusieurs années (la question de l’égalité femmes-hommes nécessitant parfois un temps-long…?!– d’appropriation).

Violaine Dutrop-Voutsinos : Ce concours permet une action dans la durée, dans un collectif constitué à la fois d’élèves et de membres de la communauté éducative, sur un sujet de société qui concerne tout le monde. Grâce à un projet accompagné et mobilisateur échelonné dans l’année scolaire, les connaissances, l’esprit critique, l’expression, le dialogue, l’argumentation et le partage peuvent ainsi permettre de développer une culture de l’égalité, ce qui est au coeur des missions de l’école. Et puis le thème change chaque année, donc on peut rejouer !

Julie Devif : Ce concours permet aux établissements de mieux appréhender l’égalité et on peut donc penser qu’ils seront plus à même de la favoriser. Ce qui a une influence sur les élèves, d’abord parce qu’un travail en groupe est réalisé, ils peuvent s’autonomiser davantage mais aussi se questionner et cela développe leurs capacités de réflexion. Puis je crois que cela permet aux établissements d’être dans une certaine prise de conscience sur l’importance de ces débats.

Florence Françon : Selon moi, le concours des Olympes de la Parole est un très bon moyen de mobiliser aussi bien les professeur.e.s que les élèves dans une réflexion commune sur un sujet trop peu traité. Cela permet de déconstruire les idées reçues et de rendre compte de la réalité des situations vécues par les femmes et les hommes au quotidien. Ce concours peut ainsi favoriser une prise de conscience dans tout l’établissement, ce qui est un bon pas vers la fin des préjugés !

Voir aussi comment cette édition des Olympes a inspiré une enseignante-documentaliste qui tient un blog.