Coups de théâtre 2013, les rencontres de théâtre universitaire ont eu lieu… Loïc a assisté le jeudi 11 avril, sur le campus de l’Université Lyon2, à « Et de mâles ténébreux, vous en voulez de mâles ténébreux ? », une pièce comique écrite et mise en scène par Jana Rémond, jouée par la troupe étudiante de La lune soluble.

“L’action prend place au sein de la firme de cet industriel : deux jeunes gens, un homme et une femme, sont amené-e-s pour une rééducation puisqu’il et elle semblent être incapables de trouver l’amour, ce qui, dans ce monde, ne va pas du tout. Les spectateur-trice-s peuvent alors découvrir les dessous de ce monde. En les ridiculisant (notamment par le biais de deux personnages chargés entre autres du magazine féminin) et en les amplifiant, la pièce montre le ridicule de certaines normes ou conceptions essentialistes (la poupée serait dans les gênes des filles) et des stéréotypes de genre.

Plus encore, c’est dans la relation amoureuse que les stéréotypes et normes – dont de genre – sont interrogés : ne pas être amoureu.x.se est interdit et l’horizon de tous et de toutes est bel et bien de fonder une famille en allant piocher dans le grand marché de l’amour. Car oui, c’est bien d’un marché qu’il s’agit, depuis les méthodes de coaching amoureux jusqu’à l’accès à certaines zones de la ville où on trouve des « recherchant-e-s ». Ne pas être amoureu-x-se, donc, c’est ne pas pouvoir se réaliser, ne pas pouvoir accéder au bonheur et – pour les femmes, se retrouver sur l’île de la désolation.

Les hommes, quant à eux, finissent toujours par le rechercher, il faut croire, puisque l’île n’existe pas pour les hommes. Sortir de la norme, donc, est impossible dans ce monde. Et ces normes ne sont pas anticipées : l’obligation du couple est déjà présente aujourd’hui, de même que la minceur, la beauté, la masculinité… et dans les relations amoureuses, la femme est supposée passive (du moins, c’est la norme qui est montrée dans la pièce et, comme les autres, montrée comme bête).

Une pièce d’anticipation, donc, mais pas tant que ça puisqu’elle dénonce avec humour mais aussi beaucoup de vérité une normation de la société très actuelle.

Vous trouverez une autre critique de cette pièce ici, qui confirme l’intérêt de cette réalisation !

Prochaine représentation le 9 juin à Bron-Vinatier

Par Loïc Bour