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EPS, Classe de troisième, Grand Lyon, 2014. Ce témoignage est rapporté par une élève.

L’enseignant prépare quatre parcours de course de haies. Les deux premiers parcours sont moins espacés que les deux derniers. Les filles, pendant les entraînements se répartissent spontanément davantage sur les deux premiers (qui peuvent sembler plus accessibles dans les représentations mais qui peuvent être en fait plus compliqués à réaliser), les garçons sur les deux suivants. Aucun cran n’est installé pendant les entraînements.

Constatant ce choix, l’enseignant, en préparation du brevet, installe deux crans sur les deux premiers parcours et quatre sur les deux suivants, et précise aux élèves : “deux pour les filles, et quatre pour les garçons”.

Quelques filles sportives, grandes ou moins grandes, s’entraînent sur les deux derniers parcours (et le réussissent). L’enseignant dit à l’une d’elles : “il ne te manque pas grand chose pour être un garçon !”. Elle a raconté après coup à quel point elle a été vexée par ce propos, mais n’a rien rétorqué à l’enseignant.

Lors de l’épreuve du brevet, les filles sont évaluées sur le parcours fléché “filles”, les garçons sur celui fléché “garçons”. L’enseignant a modifié les crans pour quelques élèves, garçons et filles.

Tous les garçons ne réussissent pas le parcours “garçons”, ni toutes les filles le parcours “filles”.

Questionnement possible : les filles ont-elles été invitées à aller jusqu’au bout de ce qu’elle pouvaient réaliser ? Les garçons ont-ils senti une attente de performance minimale à atteindre du fait de leur sexe (et donc pour les garçons qui ont échoué, l’impossibilité de répondre aux attentes exprimées vis-à-vis de leur catégorie de sexe) ?


Pour aller plus loin dans le questionnement, lire l’article de l’enseignante agrégée d’EPS Claire Pontais (SNEP-FSU) : ABCD de l’égalité en EPS : Enjeux et petits riens qui changent tout ! et l’Abcédaire de l’égalité en EPS du SNEP