RosesNoires_webCandice Thiaudière s’est rendue au CinéDuchère pour visionner “Les Roses Noires”. Retour sur le film.

En ce 9 mars 2016, je me suis rendue à la projection du documentaire d’Hélène Milano,
« Les Roses Noires », suivie d’un débat animée par le Lien Théâtre au CinéDuchère. Cet événement était organisé conjointement avec la mairie du 9è arrondissement de Lyon, le
CinéDuchère et le Lien Théâtre à l’occasion de la quinzaine dédiée aux droits des femmes.

Sur le documentaire

En quelques mots, ce documentaire présente en 1h10 les témoignages de jeunes filles
(entre 12 et 19 ans environ), qui ont grandi dans les quartiers populaires de Paris ou de Marseille.
C’est un documentaire assez récent, tourné en au début des années 2010 et sorti en 2012. Ces
jeunes filles parlent de leur rapport au langage, aux langues qu’elles emploient mais également au genre, à leur construction identitaire lors du passage à l’adolescence dans ces quartiers
populaires.
Ce documentaire est vraiment touchant. D’abord, parce qu’il peut faire écho à des expériences personnelles ; ensuite, pour ce qu’il reflète de notre société. Visiblement tourné pour réfléchir sur la place du langage et du genre dans la construction identitaire en « banlieue », et en ne montrant que des témoignages, il arrive à toucher une multitude de thématiques : l’exclusion
sociale, la vie en communauté, l’utilisation de l’espace public, la vie familiale ou encore le rapport à la sexualité.
Il réussit ainsi à faire discuter deux phénomènes intrinsèquement liés : racisme et sexisme
que subissent, sans en dire les termes, leurs habitant·e·s et notamment les jeunes femmes. Et ces phénomènes sont dits et expliqués avec leurs mots, avec l’empêchement et les limites que cela leur pose mais également les avantages.

Quelques réflexions personnelles

Je conseille vivement ce film à toutes personnes s’intéressant à notre vie en société, bien
qu’il me semble qu’il nécessite une discussion collective ensuite, notamment pour les plus jeunes, afin qu’il permette une véritable réflexion – comme nous avons pu le faire lors de cette présentation au CinéDuchère. Ce documentaire soulève en effet une panoplie de travers sociaux et sociétaux qui ne sont jamais exprimés ouvertement et qui risqueraient d’être mal interprétés ou mal compris.
Pour aller plus loin sur le thème de la construction de genre des adolescent·e·s, je ne
saurais que conseiller la lecture d’Isabelle CLAIR, « Le pédé, la pute et l’ordre
hétérosexuel » (Agora débats/jeunesses 1/2012 (N° 60) , p. 67-78), qui, non seulement, met en lumière les similitudes entre ces « jeunes de banlieues » et celleux des milieux ruraux ; mais s’attache également à étudier la construction identitaire des corps considérés comme garçons.