“Femmes de réconfort”, un euphémisme et une BD
Cet été, j’ai flâné au rayon BD d’une bibliothèque et j’ai emprunté sans connaître le sujet “Femmes de réconfort, esclaves sexuelles de l’armée japonaise“, un ouvrage de Jung Kyung-a (historienne et auteure de BD), publié en 2007 (co-édition entre Au diable Vauvert et 6 Pieds sous terre). Dans la perspective de proposer des ressources pour intéresser les jeunes à la place des femmes dans les évènements marquants de l’histoire, cette lecture, parmi d’autres, m’a paru plus qu’intéressante et m’a vraiment touchée. “Femmes de réconfort retrace les itinéraires poignants d’un médecin japonais chargé de la santé des détenues, d’une fille de colon hollandais et d’une jeune Coréenne, ces deux dernières étant toujours vivantes aujourd’hui.”, peut-on lire dans le site de présentation du livre en lien. Femmes de plusieurs nationalités enrôlées de force dans une entreprise de “réconfort” des valeureux guerriers japonais… puis des américains, elles ont décidé de témoigner afin de faire reconnaître ce qu’elles ont subi pendant la deuxième guerre mondiale.
En plus de ce qu’ont subi ces femmes, cet ouvrage montre comment des décideurs politiques en période de guerre peuvent utiliser/organiser la domination des femmes pour servir leur idéal politique, en renforçant ou créant l’esprit “guerrier” des soldats. Il évoque aussi la façon dont des hommes – parfois très jeunes – sont enrôlés malgré eux, avec plus ou moins de conscience et de souffrance, dans cette entreprise de domination et de violence envers les femmes. Il pose aussi la question du langage, qui peut édulcorer les faits : “Femmes de réconfort (慰安婦, Ian-fu?) est l’euphémisme employé au Japon à propos des victimes, souvent mineures, du système d’esclavage sexuel de masse organisé à travers l’Asie par et pour l’armée et la marine impériales japonaises, en particulier durant la Seconde Guerre mondiale. L’emploi de ce terme est fortement contesté par les organisations qui exigent du gouvernement japonais des excuses formelles et des réparations, et préfèrent le terme non édulcoré d’esclavage sexuel.”, est-il expliqué dans wikipedia.
Passionnant. Instructif. Révoltant. Et, il me semble, très accessible pour des jeunes (comme pour des adultes !)…
Par Violaine