Notre projet vise à rendre dans les faits les êtres humains égaux entre eux – et non à envisager la supériorité d’une catégorie sur l’autre. Le but est qu’hommes et femmes puissent s’engager sur des trajectoires personnelles ou professionnelles différentes, ressemblantes ou identiques, mais avec les plus larges options possibles, sans que personne n’y ait à redire. Notre objectif est d’aller vers plus de bienveillance envers ce que peut et a envie de faire un être humain, quel·le·s que Fond2soient son apparence et son appareil reproductif. Sans que personne ne pense ni ne décide à sa place. Ceci est valable autant pour un homme qui aimerait s’occuper de jeunes enfants ou d’esthétique que pour une femme qui souhaiterait travailler dans la maçonnerie ou diriger une équipe. Pour une femme qui déciderait de ne pas faire d’enfant et pour un homme de demander un temps partiel. Cela implique que nous encourageons garçons et filles à développer autant d’aptitudes, de compétences, de goûts que possible afin que chacun·e des jeunes et des adultes puisse avoir suffisamment de ressources personnelles et de confiance en soi pour faire et assumer de véritables choix de vie, le plus librement possible.

Ce que nous remettons en cause touche à l’intime, à la construction de soi, à la façon dont nos parents nous ont élevé·e·s, à nos croyances. Tout ceci est très difficile à remuer. On peut se sentir agressé·e·s par la proposition de remettre en cause les mobiles sur lesquels reposent nos choix de vie, notre système de valeurs. C’est pourquoi nous veillons à appuyer notre action sur des références scientifiques et à proposer une approche respectueuse des choix de chacun·e.

2011FETELVNomEn 2011, nous avons tenu notre premier stand à une fête du livre dont le thème était “les filles et les garçons sont égaux, certains plus que d’autres.” Toutes les personnes avec lesquelles nous avons échangé se sont intéressées positivement à notre action, mais les réactions de deux personnes nous ont marqué·e·s. Une femme a soudainement pris conscience que ses choix de vie avaient été conditionnés par le rôle qu’elle pensait devoir endosser en tant que femme. Un homme nous a agressé·e·s verbalement parce que nous remettions en cause l’ordre des choses, “son” ordre des choses, celui qu’il avait appris. Le sexe biologique (anatomique) et le sexe social (agir comme on l’attend d’un homme, agir comme on l’attend d’une femme) étaient à ce point confondus pour lui que nous lui donnions l’impression de modifier la nature, de créer une entreprise d’intervention chirurgicale visant à ce que les organes génitaux des humains soient les mêmes. Il comprenait que nous voulions créer des êtres identiques (ce qui est nous attribuer beaucoup de pouvoir !).

2011-FeteLVstandAu contraire, loin d’une indifférenciation totale, nous souhaitons œuvrer pour une société meilleure, plurielle, qui privilégie les relations respectueuses et la tolérance vis-à-vis des choix de vie des personnes et qui favorise ainsi l’expression des différences et des spécificités de chacun·e. Notre projet s’inscrit dans le respect des principes constitutionnels et des valeurs de la République française : l’égalité des personnes dans l’accès aux savoirs et aux compétences, dans les possibilités de développement personnel, dans la considération. Mais aussi la liberté individuelle qui en découle parce que les choix sont éclairés et les ressources personnelles suffisantes pour forger la confiance en soi et la fraternité/solidarité qui sont pour nous indissociables.

Favoriser l’acceptation de l’autre quels que soient ses choix et aider les individu·e·s à apprivoiser leur liberté peut commencer dès l’enfance, au moment de notre construction, lorsque l’on se projette dans des rôles et des chemins de vie. C’est pourquoi notre projet associatif vise en particulier la sensibilisation des adultes en lien avec les enfants, afin que chacun·e soit conscient·e de l’influence des stéréotypes et de l’assignation à des rôles sur la construction personnelle des enfants. Afin de chacun·e puisse agir.