Transmission d’un stéréotype : la fiche-outil en texte
Socialisation + influence de son environnement
(famille, objets culturels, médias, professionnel·le·s de l’enfance, ami·e·s…)
=> Fabrication et transmission des stéréotypes
(prêt-à-penser, opinions simplificatrices sur un groupe de personnes, utiles pour trier l’information, mais transmises toutes faites, figées, cachant des réalités plus variées et complexes)
LA ” BONNE FILLE » Lucie, quatre ans, a compris depuis longtemps qu’il est important d’être belle et aime porter une robe pour se l’entendre dire. « Y a pas à dire, c’est vraiment une fille » – « Ce que je n’aime pas chez les filles, c’est qu’elles aiment toutes faire du shopping, du coup elles dépensent tout le temps, pour des broutilles en plus. » – « Lucie, ne saute pas comme ça partout comme un garçon, reste tranquille, tu vas salir ta robe. » – « Dire des mots grossiers pour un garçon, passe encore, mais dans la bouche d’une fille, quelle horreur ! » – « Une femme à ce poste, ça ne ferait pas sérieux ! » | Avec le stéréotype, je crois et me conforme ____ Avec le préjugé, j’aime ou je n’aime pas ____ Avec la discrimination, j’exclus | LE “VRAI GARS” Yanis, quatre ans, porte des baskets et un jean, parce que « c’est plus pratique pour se dépenser ; les garçons en ont besoin. » – « Ce que je n’aime pas chez les garçons, c’est qu’ils sont brutaux.. » – « Yanis, depuis quand tu t’intéresses à la dînette ? Va donc rejoindre tes copains dehors. » – « Mon ado m’inquiète : il a des comportements que je n’aime pas du tout pour un garçon : il passe des heures à la salle de bain pour se faire beau. » – « Comment ça, Patrick veut un temps partiel pour s’occuper de ses enfants ? Femme à la maison, quoi… C’est hors de question ! » |
Le saviez-vous ?
STEREOTYPE « Le mot stéréotype est né en fait au début de l’imprimerie, dans le courant du 18ème siècle. Formé du grec stereos qui signifie solide et typos qui signifie modèle. Il désignait, à l’époque, le procédé permettant de reproduire une page à l’identique à partir d’un assemblage de caractères de fonte. » Claudine Liénard
REPETITIF « A la fin du 19ème siècle, les psychiatres utilisaient ainsi le terme de « stéréotypie » pour définir une pathologie mentale caractérisée par un mode d’expression verbale ou un comportement répétitif et rigide. » Claudine Liénard
RIGIDE – SOLIDE « Je crois que ce qui bloque en ce moment dans notre monde, ce sont les stéréotypes, c’est pour ça que j’ai une nouvelle mission sur la parentalité masculine à rendre en juin. L’idée que les femmes sont comme cela, les hommes sont comme cela… […] voilà ce qu’est le sexisme ordinaire. », Brigitte Grésy, France Info, le 24/03/2011, auteure du rapport sur l’égalité professionnelle hommes femmes, et du « Petit traité contre le sexisme ordinaire », chez Albin Michel
MODELE « La construction de l’identité sexuée requiert des modèles permettant d’identifier des caractéristiques désignées comme appartenant au genre féminin et au genre masculin. Plus les modèles construits par les enfants sont établis à partir de stéréotypes, plus les enfants mettront plus tard en place des comportements discriminants. Plus les représentations sont rigides, plus le rejet et l’exclusion sont violents. »Source : “Pourquoi lutter…”