Léo, parfait nounou. Du théâtre grand public dans toutes les maisons !
Cette année, la Compagnie du Théâtre du Grabuge propose une nouvelle création : « Léo, parfait nounou ». Pour la Quinzaine de l’égalité, la compagnie a été accueillie par la Maison de la Danse de Lyon pour présenter ce spectacle qui s’adresse à toutes et tous et qui a été joué de nombreuses fois dans des familles auparavant, sur différents territoires.
Le texte est de Leila Anis et Sylvain Bolle-Reddat, et Léo est interprété par ce dernier. C’est un ancien chauffeur routier qui a choisi de se reconvertir en assistant maternel. Il nous raconte son parcours : son premier métier, sa rencontre avec sa femme Sofia et l’attente de leur premier enfant qui réveilla en lui de nouveaux intérêts, , sa volonté de changer, sa nouvelle formation, ses débuts difficiles et surtout les réelles difficultés rencontrées dans la profession d’assistant·e maternel·le.
A travers son histoire, sont ainsi évoqués les stéréotypes de la profession, perçue comme extrêmement féminine : « boulot de gonzesse », « moi, je travaille » lance un personnage chauffeur routier à Léo. Sont abordés également, le thème de la maternité et de la paternité : « je savais pas qu’un bébé pouvait mettre au monde son père », ainsi que la situation d’exclusion vécue lorsque l’on sort de la norme., Elle se traduit par exemple, dans la pièce, par le refus de la part des parents de confier leur enfant à un homme. L’asymétrie entre hommes et femmes est enfin mise en avant lorsque Léo devient « le roi du bac à sable »au parc, où des femmes lui demandent des conseils en autorité.
Ainsi, ce personnage masculin jouant avec les codes d’un rôle sexué féminin, permet de dévoiler la question des souffrances au travail dans ces emplois consacrés aux autres et peu valorisés socialement. L’assistante maternelle et l’assistant maternel connaissent les mêmes fatigues et abattements.
Le fait que le personnage soit un homme est très intéressant, il provoque une compassion qu’un personnage féminin n’aurait peut-être (malheureusement) pas provoquée. Dans le public, hommes et femmes peuvent s’identifier, ce qui est rarement le cas pour un personnage féminin, souvent moins prise au sérieux (encore une fois, malheureusement). Cela a également suscité des réactions de la part de jeunes femmes dans le public qui ont critiqué la présence d’un homme (« encore ! ») dans un premier rôle, et de surcroit pour parler de difficultés rencontrées généralement par des femmes dans la réalité.
Tout est finalement assez innovant dans cette pièce, aussi bien son contenu que son dispositif scénique pensé pour que le spectacle puisse se jouer chez l’habitant·e avec peu de matériel et un comédien autonome.
Pour plus d’information, RDV sur la page de la Compagnie du Théâtre du Grabuge.