Elles bougent en Rhône-Alpes, le 21 mars 2013
Jeudi 21 mars 2013, 13h30, une foule de jeunes filles se presse devant l’amphithéâtre 3 du bâtiment W3 de l’École Centrale à Ecully. Venues de Lyon, Bourg-Bresse et Saint-Etienne, principalement dans le cadre scolaire, elles sont environ 300 – au 3/4 lycéennes – à participer à cette après-midi de rencontres et de discussions à l’initiative de l’association Elles bougent, qui organise pour la première fois un évènement aussi important en Rhône-Alpes.
L’objectif de cette demi-journée est de promouvoir les filières industrielles auprès des collégiennes, lycéennes et étudiantes en leur montrant que les carrières scientifiques et techniques sont autant accessibles aux filles qu’aux garçons et que toutes ont les capacités de réussir dans ces domaines. Pour cela, l’association met en place des systèmes de marrainage par région via des partenariats avec d’importantes entreprises industrielles. Aujourd’hui, les marraines ainsi sont des ingénieures et des techniciennes qui travaillent chez Total, Safran, EDF, Alstom, Thalès… et autres grands groupes implantés en Rhône-Alpes.
Passés les mots de bienvenue de Fatima ZARABA, responsable communication de Elles bougent, Florence FIORITI, chargée de mission Egalité des chances à l’Académie de Lyon, Frédérique CHANAL, chargée de mission Egalité des chances filles/garçons à l’Académie de Grenoble et Nicolas ROSSET, inspecteur d’académie à Lyon, l’après-midi commence par un sondage de 15 questions intitulé « Ma vie professionnelle en 2023 », auquel les jeunes filles répondent avec leur téléphone portable. Ainsi, on apprend que 53% des jeunes filles présentes pensent que les métiers d’ingénieures et de techniciennes peuvent être compatibles avec la vie d’une femme des années 2010-2030 et que 47% pensent le contraire. Dans 10 ans, 55,3% d’entre elles s’imaginent travailler dans une filière scientifique ou technique, 13,7% dans le commerce et 2,7% dans l’administration. Quant à leur statut, 17,6% d’entre elles s’imaginent salariée, 23,5% entrepreneures, 25% en profession libérale, 1,5% s’occuper des enfants et 32% salariées et s’occuper des enfants. 78% d’entre elles s’imaginent diriger une équipe dans 10 ans ; et parmi elles, 56% imaginent cette équipe majoritairement composée d’hommes, 3,5% majoritairement composée de femmes et 40,5% une équipe à peu près à parité égale ! Sur le plan personnel, 54% d’entre elles s’imaginent en couple, 38% mariées et 8% célibataires. 21,5% d’entre elles s’imaginent toucher moins que leur conjoint, 51% autant que leur conjoint, 27,5% plus que leur conjoint. Concernant le choix de leur premier emploi, 22% des jeunes filles comptent choisir selon le contenu du poste, 14% selon les perspectives d’évolution, 10% selon le lieu de travail, 19% selon l’ambiance dans l’entreprise, 7,5% selon les valeurs de l’entreprise, 23,5% selon le salaire et 4% selon le type d’entreprise. Enfin, 37,5% d’entre elles s’imaginent travailler en France, 27% en France avec de nombreux déplacements à l’étranger et 35,5% à l’étranger (alors que 55% s’imaginent travailler en français !).
Après le sondage, vient le temps d’une table-ronde. Réparties en trois groupes selon leur secteur professionnel (énergie, aéronautique et ferroviaire, automobile), les marraines expliquent leur métier, témoignent de leur parcours professionnel et de leur situation personnelle, répondent aux questions des jeunes filles. Et après un rappel des différents parcours possibles pour accéder aux écoles d’ingénieur.e.s, ces dernières parcourent en groupe des stands de présentation des entreprises, accompagnées d’une marraine.
Belle initiative donc que de promouvoir ces filières auprès de jeunes filles qui s’apprêtent à entrer en études supérieures. Surtout lorsqu’on apprend qu’un tiers se renseignent sur internet pour leur orientation professionnelle… et que plus de la moitié considèrent que le fait d’être en contact avec des professionnelles les aide à se projeter dans 5 ou 10 ans.
Si on constate aujourd’hui une augmentation du nombre de femmes dans les effectifs des grands groupes français, celle-ci reste encore très lente et la parité est bien loin d’être acquise. Rappelons en effet que dans les entreprises du CAC 40, le pourcentage de femmes est de 23,93 % dans les Conseils d’Administration et de Surveillance, 17,61 % dans les Comités de nomination de ces Conseils et de 8,88 % dans les Comités Exécutifs et organes de management équivalents (chiffres d’une étude de Ethics & Boards de septembre 2012).
Eléonore DUMAS