Les élèves de Vénissieux mobilisé.e.s pour l’égalité entre les sexes
En cette fin de journée du jeudi 21 mars 2013, le Centre associatif de Boris Vian de Vénissieux ouvre ses portes au public afin de lui faire découvrir une série de projets associatifs et éducatifs principalement axés sur les relations filles-garçons et les inégalités hommes-femmes.
Dans le hall d’entrée, les élèves du collège Elsa Triolet de Vénissieux exposent des portraits de « femmes remarquables » qu’ils.elles ont choisis et réalisés : Coco Chanel, Rosa Parks, Lucie Aubrac, Marguerite Yourcenar, Marie Curie, Simone de Beauvoir, George Sand, Sophie Germain, Calamity Jane… Une exposition complétée par des chiffres et des anecdotes sur la situation des femmes dans le monde.
Dans la salle d’à côté, une vingtaine de collégien.e.s du même établissement présentent des saynètes de la vie quotidienne sur les relations filles-garçons dans le cadre de l’atelier théâtre qu’ils.elles suivent au collège. Certaines scènes sont construites à partir de textes d’auteur.e.s, d’autres ont été proposées par les élèves, imaginées ou issues de leur vécu personnel. Pour préparer leur travail et afin de mieux comprendre et de mieux appréhender ce thème, les collégien.e.s ont rencontré le groupe Femmes d’ici et d’ailleurs afin que celles-ci témoignent de leur condition de femmes, d’hier à aujourd’hui.
Au fond du couloir, des élèves du lycée Jacques Brel de Vénissieux projettent des montages en images qu’ils.elles ont réalisés sur ordinateur autour des discriminations. Encadrés par des personnes de l’Association de Lutte contre le Sida (qui d’ailleurs fait partie des associations organisatrices du Printemps de la Jupe en avril, dont le programme est à consulter ici !), les lycéens.nes présentent leur réalisation et posent des questions au public afin d’amener réflexions et débat sur les thèmes abordés : personnes en situation de handicap, racisme, homophobie et inégalités hommes-femmes.
Dans une autre salle, l’association Filactions (à découvrir ici) propose quant à elle des jeux et animations autour de la question des violences faites aux femmes.
A l’étage, on entre « dans un monde inversé », une salle dans laquelle le groupe Le DIRE diffuse une série de vidéos / clips, comme ceux de la campagne de l’INPES dans lesquels un homme accouche (à voir ici) et un homme oublie sa pilule (à voir ici), celui des Lascars Ni Gigolo, Ni Soumis (à voir ici ) ou encore Géraldine (à voir ici).
Après quoi enfants et adultes sont invité.e.s à écrire sur des personnages en papier ce qu’ils.elles feraient s’ils.elles étaient du sexe opposé au leur… En les lisant, force est de constater que l’on retrouve tous les plus gros clichés en écriture enfantine : « si j’étais une fille, je serai polie » ; « si j’étais une fille, je serais plus gentille » ; « si j’étais une fille, je maquillerais toujours ma sœur » ; « si j’étais une fille, je respirerais les fleurs » ; « si j’étais une fille, j’aurais peur » ; « si j’étais une fille, je serais à la mode » ; « si j’étais une fille, je mettrais une robe rose » ; « si j’étais une fille, je porterais des talons » ; « si j’étais une fille, je ferais à manger » ; « si j’étais une fille, je ferais le ménage » ; « si j’étais un garçon, je regarderais des films d’horreur » ; « si j’étais un garçon, j’aurais la tête pleine de bonheur » ; « si j’étais un garçon, je me prendrais pour superman » ; « si j’étais un garçon, je serais fainéant » ; « si j’étais un garçon, j’aimerais me coucher tard tous les soirs » ; « si j’étais un garçon, je ne penserais qu’aux consoles de jeux » ; « si j’étais un garçon, j’aimerais jouer au football » ; « si j’étais un garçon, je serais courageux »… et tant d’autres ! (on notera aussi le ras-le-bol d’une adolescente : « si j’étais un garçon, je pourrais rentrer tard le soir sans flipper dans le métro » !).
Bravo donc à tous et à toutes, aux élèves, aux associations et au centre Boris Vian qui à travers ces initiatives, projets et ateliers se sont interrogés sur la question des inégalités hommes-femmes et ont permis au public d’en faire autant à travers une fin d’après-midi très réussie !
Le lendemain, le Centre a ouvert ses portes pour une soirée culturelle et un spectacle de Tata Milouda, une artiste marocaine qui slame, chante et danse sa vie.
Eléonore DUMAS