« Précieuses, pas ridicules », de Charlotte Bousquet
Par Violaine Dutrop-Voutsinos – A propos du livre jeunesse Précieuses, pas ridicules, de Charlotte Bousquet, illustré par Stéphanie Rubini, Gulf Stream Editeur, collection Et toc !, dès 12 ans
Lu … et offert à des ados. « J’ai fini » « Déjà ? » « Oui, je l’ai lu comme un roman. » « C’était bien ? » « Si je l’ai lu comme un roman, c’est que c’était bien. » (je ne suis pas toujours finaude comme adulte, sans doute…) « T’as appris des choses ? » « Oui » (l’ado en question n’est pas très loquace – une occasion de plus de vérifier l’inutilité des questions fermées) « Par exemple ? » « Elle aime pas Kant. Alors que toi tu l’aimes bien. Visiblement il était sexiste. » « Et sinon ? » » Sinon, j’ai pas trop compris l’excision. Il faudra que tu m’expliques. Et sinon, c’était bien. »
C’est après la nécessaire explication sur l’excision que je l’ai lu. Je confirme. Avec un enthousiasme moins modéré. Ce livre est formidable. Ni une liste de savoirs vulgarisés pour des jeunes, ni un livre d’histoire, cet abécédaire d’une femme de lettres qui s’adresse à des jeunes filles qu’elle tutoie avec le ton d’une copine qui veut transmettre ses étonnements, ses colères, un peu de ses savoirs et surtout sa quête pour plus d’égalité, est 1) drôle 2) plein de surprises 3) émouvant 4) complètement adapté aux ados (avec un accompagnement, toutefois, parce que le film Boys don’t cry par exemple, je ne le proposerais pas à un.e enfant de 12 ans…) 5) très instructif 6) rempli de références (livres, films, musiques…) qui donnent envie de continuer la lecture sous d’autres formes. C’est ça pour moi un bon livre : celui qui refermé à regrets parce qu’il est déjà lu, vous a nourri.e mais vous laisse, grâce à tous ces sujets si passionnants qu’il a à peine abordés, dans la certitude que vous ne vous ennuierez jamais.