Dans la continuité de ce que nous venons de commencer pour les mères, le pendant pour les pères fait l’objet de ce billet.

Nous démarrons avec une poésie de Maurice Carême.

Petite fille, CE1

« Pour mon père

Mon père aimé, mon père à moi,

Toi qui me fais bondir

Sur tes genoux comme un Chamois.

Que pourrais-je te dire que tu ne sais déjà ?

Il fait si doux quand ton sourire

Eclaire tout sous notre toit !

Je me sens fort, je me sens roi

Quand je marche à côté de toi. »

Maurice Carême

Éléments de décryptage et questionnements :  

D’abord, l’enseignant.e demande à une petite fille de grande section de s’identifier à un petit garçon puisqu’elle remet ce poème à son père, si elle en a un (« je me sens fort, je me sens roi »). Mais elle peut en réalité comprendre ce qui est attendu d’un garçon (qu’il se sente fort / roi) et donc qu’elle est exclue ? Proposerait-on pareillement à un garçon un poème qui est l’expression d’une fille (voir notre billet C’est pas pour toi sur le sujet) ?

Il est indiqué / attendu dans ce poème que le père développe la motricité de son fils, son investissement de l’espace (qui me fais bondir sur tes genoux comme un Chamois). La comparaison avec le Chamois propulse le garçonnet dans la montagne (extérieur, inconnu, aventure).

Au delà de cet entraînement physique, le père a une autre mission : son sourire (bonne humeur) « éclaire tout » (tel un rayonnement) sous « notre toit » (tel un éclaireur, un guide dans le foyer). Le père transmet grâce à sa lumière force et estime de soi, puissance de roi, au garçon qui se sent protégé lorsque son père l’accompagne (« quand je marche à côté de toi »). Le père et le fils sont en peu de lignes mis en situations actives, le père sécurisant son fils en même temps qu’il le conduit à se déplacer dans le monde (jeux sur les genoux, puis marche).

Il est bien sûr intéressant de relever, en complément de ces attentes véhiculées concernant les pères / hommes, la différence avec les attentes véhiculées pour les femmes-mères…

A vous…