5.-Paris2018-BANNER-Facebook-851by315Créés par le médecin et décathlonien olympique Tom Waddell, les Gay Games se sont déroulés pour leur première édition à San Francisco du 28 août au 2 septembre 1982. Ils ont rassemblé plus de 1 350 participant·e·s. L’instauration de ces jeux fut quasiment concomitante à celle d’une fédération, créée en 1989, et ayant pour objectif d’assurer la pérennité de l’événement en tant que tel, ainsi que de son « idéologie ». En effet, les Gay Games se veulent ouverts à toutes et à tous, sans distinction d’âge, d’orientation sexuelle, de religion, de nationalité et, surtout, de performance. Certains les considèrent comme une innovation luttant contre la vulnérabilité en tant que processus multidimensionnel (politique, éducatif, religieux, etc) construit dans le temps.

Dès lors, il ne s’agit pas de prendre comme modèle la forme sportive puisque celle-ci produit de multiples discriminations qui se trouvent légitimées par le système sportif. En effet, l’organisation sportive fédérale institue une discrimination et elle la pose comme réglementaire. Il en découle alors, plus ou moins logiquement, une succession de discriminations : par exemple, dans un club sportif lambda, le terrain en meilleur état est généralement réservé pour les entraînements de l’équipe obtenant les résultats les plus prestigieux. Dans le même ordre d’idées, les créneaux davantage favorables sont accordés, généralement par la mairie, à cette même équipe à qui l’entraîneur renommé est également réservé. A la classique réponse « c’est ça le sport », Philippe Liotard1 oppose qu’il s’agit d’une façon parmi de nombreuses autres de concevoir le sport et que ce n’est pas celle avec laquelle il est possible d’aller vers une prise en compte des discriminations. Si le point de départ de cette initiative semble être une préoccupation communautaire, elle a néanmoins permis la création d’un outil et donne, du même coup, à tout le monde l’occasion de se rendre dans un grand stade avec une cérémonie fastueuse accessible à tou.te.s.

L’association Paris 2018 est l’organisatrice de cette dixième édition des Gay Games qu’elle a choisi de positionner comme les Jeux de la diversité. Ayant lieu du 4 au 12 août 2018, ils réuniront des participant.e.s de plus de soixante dix pays. Manuel Picaud, le Président de Paris 2018, parle de « sport pour toutes et tous » et d’être « tous égaux ». Ainsi, les principes de ces Gay Games sont : la diversité, le respect, l’égalité, la solidarité et le partage. Sylvain Coopman, le Président de la Fédération Sportive Gaie et Lesbienne, évoque quant à lui une stratégie dite d’inclusion pluriel. Pour illustrer cette idée, Laura Dvorsak, volontaire en Service Civique au sein de Paris 2018, a présenté sa mission et cite, en guise d’exemple, l’accessibilité du podium au fauteuil, des cours inclusifs de hip-hop, etc, toujours dans l’objectif de donner l’opportunité d’une expérience olympique à tout un chacun. Non seulement inclusif concernant les participant.e.s, Paris 2018 ont également pour ambition d’organiser ces Gay Games avec les mouvements sportifs traditionnels et non à côté. Pour finir, le développement durable est également pris en considération dans l’organisation de cet événement.

Intéressé·e·s ? Les inscriptions sont ouvertes depuis le 13 mai et les bénévoles sont les bienvenu·e·s.

Ecrit basé sur le colloque « Sports, Discriminations, Homophobie » ayant eu lieu à l’Unité de Formation et de Recherche (UFR) en Sciences et Techniques des Activités Physique et Sportives (STAPS) de l’Université Claude Bernard Lyon I, les 15 et 16 juin 2016.

1 Sociologue au sein de l’UFR STAPS de l’Université Claude Bernard Lyon I et fondateur de la revue Quasimodo notamment.

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