Par Violaine Dutrop

Nous conseillons une très chouette lecture en ce début d’année, avec Mon P’tit Cahier Egalité fille-garçon, de Nelly Deflisque, chez SOLAR Editions, destiné aux parents d’enfants de 4/8 ans. Illustrations de Isabelle Maroger et Djoïna Amrani.

Ce que j’ai aimé :

– Son accessibilité / sa facilité de lecture

– L’organisation en 5 chapitres pertinents : 1) Le genre et l’égalité à la loupe !, 2) Je fais mon bilan parental face aux stéréotypes, 3) J’établis les bonnes bases antisexistes dans ma famille, 3) J’organise un quotidien non sexiste pour ma famille, 5) Je donne à mon enfant les outils pour lutter contre les préjugés.

– Ses propositions d’actions très concrètes et pragmatiques, des idées éducatives riches (comme celle de demander à son enfant, pour développer son esprit critique, de jouer à l’avocat du diable sur un sujet pioché)

– Des coups de cœur pour : la section sur l’apprentissage du consentement dans tous les domaines, celle sur l’éducation à l’amour dédiée aux garçons, les outils et répliques pour lutter ensemble contre les préjugés

– Des illustrations qui représentent la diversité des origines ethniques dans les familles

– L’applicabilité des beaucoup de principes en dehors des 4/8 ans

Ce que j’ai interrogé ou moins aimé :

– Une diversité des corps représentés qui pourrait être encore plus grande (il n’y a que des personnes minces, plutôt jeunes et valides)

– Un discours et des illustrations parfois un peu hétéro-centrées (invisibilité des couples de même sexe), même si de nombreuses situations s’adaptent aux parents célibataires, et que “le ou la partenaire” est tout de même une formulation récurrente

– Des propositions peut-être peu accessibles à certaines familles

– Des illustrations et du texte qui mettent en scène beaucoup plus de mères (68 figures adultes) que de pères (31 figures adultes), de filles (74) que de garçons (48)… L’éducation, est-elle condamnée à rester surtout une affaire des femmes ?

– Une erreur relevée sur la donnée sur l’écart de revenus : les femmes gagnent effectivement 22% de moins que les hommes en 2022 d’après l’INSEE, mais pas “à travail égal” puisqu’elles n’ont pas les mêmes postes et sont davantage à temps partiel

– La charge mentale nécessaire pour mettre tout cela en place (mais comment faire autrement ?)

Hormis ces petites remarques ou bémols, ce guide est très bien fait, à mettre entre toutes les mains !